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Café Schiller
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Café Schiller
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Foi tudo em vão, novamente.
Estava a muitos quilómetros de Amsterdão, se é que me percebes, embora gostasse das riscas negras dos sofás, do metal antigo dos candeeiros, do andar tão firme de quem servia as bebidas. Esta mulher vai entrar hoje no meu passado. Não sei como se chama, nem me interessa sabê-lo. Sorriu-me, ou julguei que me sorriu, enquanto eu pagava dois descafeinados, uma água com gás e um Jameson que sabia mal, a desamor. Vou pedir-lhe de troco o esquecimento, a curta memória da blusa que lhe comprimia o peito e dava às costas um jeito irrepetível de prelúdio. Eu, que vou morrer, desejei-te. |
Tout ça pour rien, une fois encore.
C'était à des kilomètres d'Amsterdam, si tu vois ce que je veux dire, bien que j'aimais les rayures noires des canapés, le vieux métal des lampes, la démarche résolue de celui qui servait les boissons. Cette femme aujourd'hui va faire partie de mon passé. Je ne connais pas son nom, et je ne veux pas le savoir. Elle me souriait, ou je pensais qu'elle me souriait, alors que je payais deux décaféinés, une eau gazeuse et un Jameson qui ne savait rien du manque d'amour. Je ne lui demandais que la monnaie de l’oubli, que la mémoire courte du chemisier qui lui comprimait les seins et donnait à son dos un prélude irremplaçable. Moi qui vais mourir bientôt, je t'ai désirée. |
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Edward Hopper Automat (1927) |
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