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Sonhos Pop
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Rêves Pop
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“Eu ainda tenho um sonho a dois,
para citar o meu mestre” – dizia o já não muito rapaz que no Estádio ocupava a mesa à minha frente, por volta das duas da manhã. Não era comigo que falava (creio, aliás, que nunca o fez), embora nos conheçamos de beber excessivamente nos mesmos sítios. Mas comoveu-me perceber que alguém, àquela hora, ainda tinha mestres – e parecia acreditar neles, rodeado de cervejas e canções. Poderá isto caber na prosa dos meus versos? Lembrei-me, claro, de ver “o mestre” dele em 89, encostado à porta do bar, como se pretendesse insinuar que não há qualquer saída: estamos presos neste elevador e a noite, a partir dos trinta, termina sempre muito mal. Era antes da morte, José Miguel. |
« J'ai toujours un rêve à deux,
pour citer mon maître » - disait l'homme plus très jeune qui, à l'Estádio, occupait la table en face de moi, vers deux heures du matin. Ce n'était pas à moi qu'il parlait (je crois d'ailleurs qu'il ne le fit jamais), bien que nous nous connaissions pour avoir bu excessivement dans les mêmes endroits. Mais cela m'a ému de constater qu' on pouvait encore avoir, de nos jours des maîtres - et il semblait y croire, entouré de bières et de chansons. Cela pourrait-il s'intégrer dans la prose de mes vers ? Bien sûr, je me souvenais avoir vu son « maître » en 89, appuyé contre la porte du bar, comme pour insinuer qu'il n'y a pas d'issue : nous sommes coincés dans cet ascenseur et la nuit, à partir de trente ans, finit toujours très mal. C'était avant ma mort, José Miguel. |
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Antoni Dragan Rêves de couleurs (2020) |
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