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Rua Luciano Freire
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Rue Luciano Freire
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Esta casa pertenceu a Mário Botas.
Sobram hoje retratos, serigrafias, livres anotados ou dedicados por mãos amigas, desigualmente mortas. Deixámos a luz entrar, quando já findava o dia. Corriam, quase vivos, alguns cães, alheios ao ruído dos aviões e à chuva iminente. «Tantas gajas!» - disse a Daniela, enquanto o Luis nos tentava ler um elogio sumário de John Cage. Eu, sempre mais propenso à sombra, arruinei de vez o estore do quarto. A Inês riu-se, sabendo da minha total impaciência, e juntos, nesse fim de tarde, reuníamos provas materiais que uma vida é apenas uma morte. Já passou. |
Cette maison appartenait à Mário Botas.
Il n'en reste aujourd'hui que des photos, sérigraphies, livres annotés ou dédicacés par des mains amies, mortes injustement. Nous avons laissé la lumière entrer, comme le jour déjà prenait fin. Couraient, presque vivants, quelques chiens, dans l'ignorance du bruit des avions et de la pluie imminente. « Tant de filles ! » - a dit Daniela, tandis que Luis essayait de nous lire un éloge rudimentaire de John Cage. Moi, toujours plus enclin à l'ombre, je ruinais pour de bon le volet de la chambre. Inês a ri, connaissant mon impatience totale, et ensemble, en cette fin du jour, nous avons réuni les preuves matérielles qu'une vie n'est rien d'autre qu'une mort. Déjà du passé. |
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Renato Guttuso Joueurs de cartes (1957) |
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