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A rosa branca
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La rose bianche
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Não me inquieta se o caminho
que me coube - por secreto
desígnio - jamais floresce.
Dentro de mim, sei que existe,
oculta, uma rosa branca.
Incólume rosa. E branca.
Não pude colhê-la: mal
nascera e logo perdi-me
nos labirintos do tempo,
onde desde então pervago
apenas entressonhando
aquilo que sou - e vive
no recôncavo da rosa.
Sem conhecer-me, padeço
o mistério de existir
em amargo desencontro
comigo mesmo. No entanto,
pesar tão largo se apaga
quando pressinto: na rosa,
mistério não há. Nenhum.
Sem medo de trair-me a face,
posso morrer amanhã.
Extinto o jugo do tempo,
olhos nem boca haverá
- para a queixa e para a lágrima -
se em vez de rosa, de pétala,
cinza de pétala, apenas
existir a escuridão.
O vazio. Nada mais.
que me coube - por secreto
desígnio - jamais floresce.
Dentro de mim, sei que existe,
oculta, uma rosa branca.
Incólume rosa. E branca.
Não pude colhê-la: mal
nascera e logo perdi-me
nos labirintos do tempo,
onde desde então pervago
apenas entressonhando
aquilo que sou - e vive
no recôncavo da rosa.
Sem conhecer-me, padeço
o mistério de existir
em amargo desencontro
comigo mesmo. No entanto,
pesar tão largo se apaga
quando pressinto: na rosa,
mistério não há. Nenhum.
Sem medo de trair-me a face,
posso morrer amanhã.
Extinto o jugo do tempo,
olhos nem boca haverá
- para a queixa e para a lágrima -
se em vez de rosa, de pétala,
cinza de pétala, apenas
existir a escuridão.
O vazio. Nada mais.
Je ne m'inquiète pas si le chemin
qui m'échoit – par secret
dessein – ne s'orne jamais de fleurs.
Au fond de moi, je sais qu'il existe,
cachée, une rose blanche.
Rose saine et sauve. Et blanche.
Je n'ai pas pu la cueillir : né à
peine je me perdais bientôt
dans les labyrinthes du temps
où dès lors, je divaguais
en tous sens, pressentant
l'être que je suis - et qui vit là
dans les replis de la rose.
Sans me connaître, je pâtis
du mystère d'exister
dans une amère divergence
avec moi-même. Et pourtant,
ce poids si lourd s'éteint
lorsque je sens que dans la rose
il n'est aucun mystère. Aucun.
Sans peur de me trahir,
je peux mourir demain
Disparu le joug du temps,
il n'y aura ni yeux ni bouche
- pour les plaintes et pour les larmes -
si au lieu de rose, de pétales,
de cendre de pétales, il n'existe
rien d'autre qu'une obscurité.
Un vide. Et rien de plus.
qui m'échoit – par secret
dessein – ne s'orne jamais de fleurs.
Au fond de moi, je sais qu'il existe,
cachée, une rose blanche.
Rose saine et sauve. Et blanche.
Je n'ai pas pu la cueillir : né à
peine je me perdais bientôt
dans les labyrinthes du temps
où dès lors, je divaguais
en tous sens, pressentant
l'être que je suis - et qui vit là
dans les replis de la rose.
Sans me connaître, je pâtis
du mystère d'exister
dans une amère divergence
avec moi-même. Et pourtant,
ce poids si lourd s'éteint
lorsque je sens que dans la rose
il n'est aucun mystère. Aucun.
Sans peur de me trahir,
je peux mourir demain
Disparu le joug du temps,
il n'y aura ni yeux ni bouche
- pour les plaintes et pour les larmes -
si au lieu de rose, de pétales,
de cendre de pétales, il n'existe
rien d'autre qu'une obscurité.
Un vide. Et rien de plus.
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René Magritte La boîte de Pandore (1951) |
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