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Arte de amar
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Art d'aimer
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Não faço poemas como quem chora,
nem faço versos como quem morre.
Quem teve esse gosto foi o bardo Bandeira
quando muito moço; achava que tinha
os dias contados pela tísica
e até se acanhava de namorar.
Faço poemas como quem faz amor.
É a mesma luta suave e desvairada
enquanto a rosa orvalhada
se vai entreabrindo devagar.
A gente nem se dá conta, até acha bom,
o imenso trabalho que amor dá para fazer.
Perdão, amor não se faz.
Quando muito, se desfaz.
Fazer amor é um dizer
(a metáfora é falaz)
de quem pretende vestir
com roupa austera a beleza
do corpo da primavera.
O verbo exato é foder.
A palavra fica nua
para todo mundo ver
o corpo amante cantando
a glória do seu poder.
nem faço versos como quem morre.
Quem teve esse gosto foi o bardo Bandeira
quando muito moço; achava que tinha
os dias contados pela tísica
e até se acanhava de namorar.
Faço poemas como quem faz amor.
É a mesma luta suave e desvairada
enquanto a rosa orvalhada
se vai entreabrindo devagar.
A gente nem se dá conta, até acha bom,
o imenso trabalho que amor dá para fazer.
Perdão, amor não se faz.
Quando muito, se desfaz.
Fazer amor é um dizer
(a metáfora é falaz)
de quem pretende vestir
com roupa austera a beleza
do corpo da primavera.
O verbo exato é foder.
A palavra fica nua
para todo mundo ver
o corpo amante cantando
a glória do seu poder.
Je n'écris pas des poèmes comme on pleure,
je n'écris pas des vers comme on vient à mourir.
Celui qui avait ce goût était le barde Bandeira
lorsque très jeune, il considérait que ses jours
étaient comptés, étant phtisique, au point
de craindre les rapports amoureux.
Je fais des poèmes comme on fait l'amour.
Et c'est le même combat, éperdu et suave :
tandis qu'elle se couvre de rosée,
la rose s'entr'ouvre avec lenteur.
Les gens n'imaginent pas, jusqu'à l'aimer,
l'immense travail que l'amour donne à faire.
Pardon, l'amour ne se fait pas.
Tout au plus, il se défait.
Faire l'amour est la façon de dire
(la métaphore est trompeuse)
de celui qui prétend habiller
de vêtements austères, la beauté
du corps printanier.
Le verbe rigoureux est foutre.
La parole reste nue
pour que le monde entier voit
le corps de l'amant chanter
l'honneur de son pouvoir.
je n'écris pas des vers comme on vient à mourir.
Celui qui avait ce goût était le barde Bandeira
lorsque très jeune, il considérait que ses jours
étaient comptés, étant phtisique, au point
de craindre les rapports amoureux.
Je fais des poèmes comme on fait l'amour.
Et c'est le même combat, éperdu et suave :
tandis qu'elle se couvre de rosée,
la rose s'entr'ouvre avec lenteur.
Les gens n'imaginent pas, jusqu'à l'aimer,
l'immense travail que l'amour donne à faire.
Pardon, l'amour ne se fait pas.
Tout au plus, il se défait.
Faire l'amour est la façon de dire
(la métaphore est trompeuse)
de celui qui prétend habiller
de vêtements austères, la beauté
du corps printanier.
Le verbe rigoureux est foutre.
La parole reste nue
pour que le monde entier voit
le corps de l'amant chanter
l'honneur de son pouvoir.
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Pablo Picasso L'étreinte (1970) |
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