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Convite à Senhora Bishop
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Invitation faite à Madame Bishop
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Venha, por favor, senhora Bishop,
Voando por sobre o cemitério
Fronteiro à minha janela,
Por ruas sem sintaxe,
Por entre árvores que aqui se refugiam
Para poderem envelhecer.
Estarei à sua espera
Quando, à meia-noite,
O parapeito da minha varanda
For a amurada de um quarto
Que vira de bordo e se prepara
para dobrar o Cabo Horn.
Venha, por favor, senhora Bishop,
No salto mortal da elipse,
Revele o segredo da amputação impassível
Que anula a força centrípeta de um Eu,
O iceberg de fogo em constante naufrágio,
O mastro no topo do qual temos de adormecer.
Venha, por favor, senhora Bishop,
Deixe-se invocar, com um sorriso complacente,
Pela sua própria fórmula
Emprestada de outros
(E traga a senhora Moore).
Ensine como a geografia é a ciência
De reconhecer os lugares dentro de nós
E como o facto de serem concretos
Nos exprime e poupa ao etéreo –
As palmeiras que não prestam vassalagem
Ao vento em Key West
Ou o medo profundo que o barroco esconde
Em algumas cidades brasileiras
Ou a contida verdura da Nova Escócia.
Mostre como o mar aprendeu com os tubarões
A caçar ilhas,
Que desaparecem debatendo-se
Num furacão de espuma
E logo as águas cicatrizam;
Mostre como assim preda o seu verso
Num filão de minérios sensíveis.
Venha, por favor, senhora Bishop,
Prove que a única fantasia
É supor a existência de um real
Que não seja fabuloso.
Voando por sobre o cemitério
Fronteiro à minha janela,
Por ruas sem sintaxe,
Por entre árvores que aqui se refugiam
Para poderem envelhecer.
Estarei à sua espera
Quando, à meia-noite,
O parapeito da minha varanda
For a amurada de um quarto
Que vira de bordo e se prepara
para dobrar o Cabo Horn.
Venha, por favor, senhora Bishop,
No salto mortal da elipse,
Revele o segredo da amputação impassível
Que anula a força centrípeta de um Eu,
O iceberg de fogo em constante naufrágio,
O mastro no topo do qual temos de adormecer.
Venha, por favor, senhora Bishop,
Deixe-se invocar, com um sorriso complacente,
Pela sua própria fórmula
Emprestada de outros
(E traga a senhora Moore).
Ensine como a geografia é a ciência
De reconhecer os lugares dentro de nós
E como o facto de serem concretos
Nos exprime e poupa ao etéreo –
As palmeiras que não prestam vassalagem
Ao vento em Key West
Ou o medo profundo que o barroco esconde
Em algumas cidades brasileiras
Ou a contida verdura da Nova Escócia.
Mostre como o mar aprendeu com os tubarões
A caçar ilhas,
Que desaparecem debatendo-se
Num furacão de espuma
E logo as águas cicatrizam;
Mostre como assim preda o seu verso
Num filão de minérios sensíveis.
Venha, por favor, senhora Bishop,
Prove que a única fantasia
É supor a existência de um real
Que não seja fabuloso.
Venez, s'il vous plaît, madame Bishop,
En volant au-dessus du cimetière
Situé en face de ma fenêtre,
Par les rues sans syntaxe,
Parmi les arbres qui viennent se réfugier
En ce lieu afin de vieillir comme il faut.
Je vous attendrai,
À minuit, quand
Le parapet de mon balcon
Sera le bastingage d'une pièce
Qui vire de bord et se prépare
À doubler le cap Horn.
Venez, s'il vous plaît, madame Bishop,
En faisant le saut périlleux de l'ellipse,
Que le secret se révèle de l'amputation indolore
Qui annule la force centripète d'un Moi,
Le feu de l’iceberg en constant naufrage,
Le mât en haut duquel il va falloir nous endormir.
Venez, s'il vous plaît, madame Bishop,
Sans qu’on vous prie, avec un sourire complaisant,
Et votre propre formule
Empruntée à d'autres
(Et amenez aussi madame Moore).
Venez enseigner la géographie, cette science qui,
en nous, permet de reconnaître les lieux,
Et le fait qu'ils soient concrets
Reformulez-nous, épargnez-nous les éthers --
Les palmiers qui ne prêtent pas allégeance
Aux vents de Key West
Ou la peur profonde masquée par le baroque
Dans certaines villes brésiliennes
Ou la sobre végétation de la Nouvelle-Écosse.
Montrez comment la mer a appris aux requins
À chasser les îles,
Qui disparaissent et se débattent
Dans une furie d’écumes
Pour aussitôt cicatriser la surface des eaux ;
Montrez comment votre poésie est extraite
D’un filon de minéraux sensibles.
Venez, s'il vous plaît, madame Bishop,
Nous prouver que le seul fantasme
Est de croire en l'existence d'un réel
Qui ne soit pas fabuleux.
En volant au-dessus du cimetière
Situé en face de ma fenêtre,
Par les rues sans syntaxe,
Parmi les arbres qui viennent se réfugier
En ce lieu afin de vieillir comme il faut.
Je vous attendrai,
À minuit, quand
Le parapet de mon balcon
Sera le bastingage d'une pièce
Qui vire de bord et se prépare
À doubler le cap Horn.
Venez, s'il vous plaît, madame Bishop,
En faisant le saut périlleux de l'ellipse,
Que le secret se révèle de l'amputation indolore
Qui annule la force centripète d'un Moi,
Le feu de l’iceberg en constant naufrage,
Le mât en haut duquel il va falloir nous endormir.
Venez, s'il vous plaît, madame Bishop,
Sans qu’on vous prie, avec un sourire complaisant,
Et votre propre formule
Empruntée à d'autres
(Et amenez aussi madame Moore).
Venez enseigner la géographie, cette science qui,
en nous, permet de reconnaître les lieux,
Et le fait qu'ils soient concrets
Reformulez-nous, épargnez-nous les éthers --
Les palmiers qui ne prêtent pas allégeance
Aux vents de Key West
Ou la peur profonde masquée par le baroque
Dans certaines villes brésiliennes
Ou la sobre végétation de la Nouvelle-Écosse.
Montrez comment la mer a appris aux requins
À chasser les îles,
Qui disparaissent et se débattent
Dans une furie d’écumes
Pour aussitôt cicatriser la surface des eaux ;
Montrez comment votre poésie est extraite
D’un filon de minéraux sensibles.
Venez, s'il vous plaît, madame Bishop,
Nous prouver que le seul fantasme
Est de croire en l'existence d'un réel
Qui ne soit pas fabuleux.
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Elizabeth Bishop Cimetière avec tombes clôturées. (sans date) |
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