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Sedução
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Séduction
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A poesia me pega com sua roda dentada,
me força a escutar imóvel o seu discurso esdrúxulo. Me abraça detrás do muro, levanta a saia pra eu ver, amorosa e doida. Acontece a má coisa, eu lhe digo, também sou filho de Deus, me deixa desesperar. Ela responde passando a língua quente em meu pescoço, fala pau pra me acalmar, fala pedra, geometria, se descuida e fica meiga, aproveito pra me safar. Eu corro ela corre mais, eu grito ela grita mais, sete demônios mais forte. Me pega a ponta do pé e vem até na cabeça, fazendo sulcos profundos. É de ferro a roda dentada dela. |
La poésie m'attrape avec sa roue dentée
et m'oblige à écouter immobile son étrange discours. Elle m'embrasse derrière le mur, soulève sa robe pour que je la voie, amoureuse et folle. S'il m'arrive un malheur, je lui dis, je suis enfant de Dieu, moi aussi laisse-moi désespérer. Elle me répond en passant sa langue chaude sur mon cou parle queue pour me calmer parle pierre, géométrie, se néglige et devient tendre, je profite de l'occasion pour me sauver. Je cours, elle court encore plus, Je crie, elle crie encore plus, et plus fort que sept démons. Elle attrape le bout de mon pied et monte jusqu'à ma tête en traçant de profonds sillons. C'est le fer de sa roue dentée. |
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William Blake La pitié (1765) |
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