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Dolores
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Dolorosa
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Hoje me deu tristeza,
sofri três tipos de medo acrescidos do fato irreversível: não sou mais jovem. Discuti política, feminismo, a pertinência da reforma penal, mas ao fim dos assuntos tirava do bolso meu caquinho de espelho e enchia os olhos de lágrimas: não sou mais jovem. As ciências não me deram socorro, nem tenho por definitivo consolo o respeito dos moços. Fui no Livro Sagrado buscar perdão pra minha carne soberba e lá estava escrito: "Foi pela fé que também Sara, apesar da idade avançada, se tornou capaz de ter uma descendência..." Se alguém me fixasse, insisti ainda, num quadro, numa poesia... e fossem objeto de beleza os meus músculos frouxos... Mas não quero. Exijo a sorte comum das mulheres nos tanques, das que jamais verão seu nome impresso e no entanto sustentam os pilares do mundo, porque mesmo viúvas dignas não recusam casamento, antes acham o sexo agradável, condição para a normal alegria de amarrar uma tira no cabelo e varrer a casa de manhã. Uma tal esperança imploro a Deus. |
Aujourd'hui m'a rendu triste,
j'ai souffert de trois types de peur majorés d'un fait irréversible : Je ne suis plus jeune. J'ai discuté politique, féminisme pertinence de la réforme pénale, mais une fois ces sujets traités, j'ai sorti de ma poche un éclat de miroir et mes yeux se sont remplis de larmes : Je ne suis plus jeune. Les sciences ne m'apportent aucun secours, et je n'ai pas non plus pour définitive consolation le respect des jeunes. J'ai pris le Livre Saint et cherché le pardon pour l'arrogance de ma chair et là, il était écrit : « C'est par la foi que Sarah aussi, malgré sa vieillesse, retrouva la capacité d'avoir une descendance... » Si quelqu'un devait m'illustrer, j'insiste encore, dans un tableau, dans un poème... et faire un objet de beauté de mes muscles flaccides... Mais je ne veux pas. Je réclame le sort commun des femmes aux lavoirs, qui ne verront jamais leur nom imprimé et qui pourtant soutiennent les piliers du monde, car même les veuves méritantes ne refusent pas le mariage, allant jusqu'à trouver le sexe agréable, condition de cette joie ordinaire qui fait qu'elles attachent un ruban dans leurs cheveux et balayent la maison le matin. C'est pour un tel espoir que j'implore Dieu. |
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Carybé Lavandière (1990 ca.) |
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