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Antes do nome
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Avant le nom
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Não me importa a palavra, esta corriqueira.
Quero é o esplêndido caos de onde emerge a sintaxe, os sítios escuros onde nasce o “de”, o “aliás”, o “o”, o “porém” e o “que”, esta incompreensível muleta que me apóia. Quem entender a linguagem entende Deus cujo Filho é Verbo. Morre quem entender. A palavra é disfarce de uma coisa mais grave, surda-muda, foi inventada para ser calada. Em momentos de graça, infreqüentíssimos, se poderá apanhá-la: um peixe vivo com a mão. Puro susto e terror. |
Que m'importe la parole, cette banalité.
Je veux le splendide chaos d'où émerge la syntaxe, les lieux obscurs d'où naissent les "de", les "d'ailleurs", les "ou", les "mais" et le petit "et", cet incompréhensible béquille sur laquelle je m'appuie. Qui entend le langage entend Dieu dont le Fils est le Verbe. Meurt qui comprend. La parole masque une chose plus sévère, sourde et muette, et qui fut inventée pour être réduite au silence. En des moments de grâce, si peu fréquents il se peut qu'on la saisisse : poisson vivant dans la main. Sursaut pur et terreur. |
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Victor Brauner Le surréaliste (1947) |
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