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A castanha
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La châtaigne
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Rasguei,
como se fosse um pensamento, uma castanha brava apanhada do chão, a sua casca acesa e perturbante A castanha era brava, no sentido mais breve da palavra, aguerrida castanha muito jovem, que lutou contra a força dos meus dedos Ergui depois, vencido, o corpo da castanha usando como berço as minhas mãos Despido, incandescente, polimento de cera, cor realmente nomeando a coisa Em desvio, como acontece em tanta natureza, a zona branca destoando o resto: uma face de Deus? uma fronteira? um sobressalto em face do igual? Hesitante, pousei-a junto às folhas nuas e ficámos as duas, como um pensamento, na nossa dividida solidão |
J'ai entre-ouvert,
comme s'il s'agissait d'une pensée, une châtaigne hirsute ramassée sur le sol, et sa bogue aux flammèches troublantes. La châtaigne était brave, dans le sens le plus abrégé du terme, très jeune et farouche comballe, qui luttait contre la force de mes doigts Alors j'ai soulevé le corps vaincu de la châtaigne formant un berceau de mes mains incandescente, hors de sa gangue, polie à la cire, la couleur est réellement le nom de la chose. Par contraste, comme il est souvent dans la nature, la zone blanche détonnait du reste : la face de Dieu ? Une frontière ? Un effarement à l'opposé du même ? Hésitant, je l'ai posé à côté des feuilles nues et nous sommes restés tous les deux, comme une pensée, dans notre solitude dédoublée. |
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Adriaen Coorte Châtaignes (1705) |
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