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Recorto a minha sombra...
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Je découpe mon ombre...
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Recorto a minha sombra da parede,
Dou-lhe corda, calor e movimento, Duas demãos de cor e sofrimento, Quanto baste de fome, o som, a sede. Fico de parte a vê-la repetir Os gestos e palavras que me são, Figura desdobrada e confusão De verdade vestida de mentir. Sobre a vida dos outros se projecta Este jogo das duas dimensões Em que nada se prova com razões Tal um arco puxado sem a seta. Outra vida virá que me absolva Da meia humanidade que perdura Nesta sombra privada de espessura, Na espessura sem forma que a resolva. |
Je découpe mon ombre sur le mur,
Je lui redonne chaleur et mouvement, deux couches de couleur et de souffrance, ce qu'il faut de faim, le son et la soif. Je reste à l'écart et la vois qui répète gestes et paroles qui sont les miens, figure dédoublée et confusion d'une vérité déguisée en mensonge. Sur la vie des autres est projeté ce jeu des deux dimensions en lequel rien n'est prouvé avec raisons tel un arc tiré sans la flèche. Viendra une autre vie m'absoudre de la demi-humanité qui perdure dans cette ombre privée d'épaisseur, dans l'épaisseur sans forme qui la résout. |
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Miguel Barceló L'ombre qui tremble (1957) |
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