________________
|
Pesadelo
|
Cauchemar
|
Há um terror de mãos na madrugada,
um rangido de porta, uma suspeita, um grito perfurante como espada, um olho exorbitado que me espreita. Há um fragor de fim e derrocada, um doente que rasga uma receita, uma criança que chora sufocada, um juramento que ninguém aceita, uma esquina que salta de emboscada, um risco negro, um braço que rejeita, um resto de comida mastigada, uma mulher espancada que se deita. Nove circulos de inferno teve o sonho, doze provas mortais para vencer, mas nasce o dia, e o dia recomponho: Tinha de ser, amor, tinha de ser. |
Il y a une terreur des mains, à l'aube,
un grincement de porte, un soupçon, un cri perforant comme une épée, un œil exorbité, là qui m'observe. Il y a un fracas de fin et d'éboulement, un patient qui déchire une ordonnance, un enfant qui pleure en suffoquant, un pacte que personne n'accepte, un angle saillant surgit à l'improviste, une rayure noire, un bras qui rejette, un reste de nourriture mastiquée, une femme battue et jetée sur un lit. Neuf cercles d'enfer ont fait ce rêve, douze épreuves mortelles à vaincre, mais le jour se lève, et se recompose : Il le fallait, mon amour, il le faut. |
________________
|
Francis Picabia Mains et fantômes (1948) |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire