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Perdoai-me as catástrofes...
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Pardonne-moi pour les catastrophes...
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Perdoai-me as catástrofes que não vivi.
A História não me trucidou,
Não a ouvi estrondear, zunir, pigarrear,
Não me impôs fatídica mão no ombro,
Não exigiu de mim heroísmos.
Não a predisse, não a moldei,
Não tenho nada que a esbarronde
Nem nada que a alimente
Senão um encadeamento de pequenas histórias –
Desesperos que pareceram grandes,
Mas que afinal o tempo conseguiu tragar,
Desesperos que pareciam abrir abismos
E depois se soldaram num chão inconsútil,
Que transpus sem ser precisa sequer
a sombra de um salto,
Alguns males pacatos, embora incuráveis.
Vivi em escalas quase miniaturais, tons menores
Seguindo inadvertidamente a máxima
Que avisa contra os excessos.
Salvei-me da imbecilidade algumas vezes,
Mas fui imbecil muitas outras, tantas mais.
Não porto estigmas, nem auras.
Fui humano e não um fantasma.
Os médicos, os contabilistas, os amanuenses
Que me drenam e dragam podiam bem
Ter sido verdugos numa qualquer máquina de morte –
Calhou apenas que não fossem.
Encaixarei, melhor ou pior,
Em qualquer generalização.
Serve-me a correntia placidez
De um anonimato lapidar,
Uma preparação para o pó.
Televivi claro, grandes massacres,
Maremotos, a fissão atómica de paixões
Que sem dúvida mudaram a face do mundo
E o mais terrível foi, apesar de tanta emoção,
Ter a sorte de ser espectador
Sem sentir a sua realidade
Mais do que uma imagem,
Como tantas outras, indiferentemente
Reais, simuladas, manipuladas.
A História não me trucidou,
Não a ouvi estrondear, zunir, pigarrear,
Não me impôs fatídica mão no ombro,
Não exigiu de mim heroísmos.
Não a predisse, não a moldei,
Não tenho nada que a esbarronde
Nem nada que a alimente
Senão um encadeamento de pequenas histórias –
Desesperos que pareceram grandes,
Mas que afinal o tempo conseguiu tragar,
Desesperos que pareciam abrir abismos
E depois se soldaram num chão inconsútil,
Que transpus sem ser precisa sequer
a sombra de um salto,
Alguns males pacatos, embora incuráveis.
Vivi em escalas quase miniaturais, tons menores
Seguindo inadvertidamente a máxima
Que avisa contra os excessos.
Salvei-me da imbecilidade algumas vezes,
Mas fui imbecil muitas outras, tantas mais.
Não porto estigmas, nem auras.
Fui humano e não um fantasma.
Os médicos, os contabilistas, os amanuenses
Que me drenam e dragam podiam bem
Ter sido verdugos numa qualquer máquina de morte –
Calhou apenas que não fossem.
Encaixarei, melhor ou pior,
Em qualquer generalização.
Serve-me a correntia placidez
De um anonimato lapidar,
Uma preparação para o pó.
Televivi claro, grandes massacres,
Maremotos, a fissão atómica de paixões
Que sem dúvida mudaram a face do mundo
E o mais terrível foi, apesar de tanta emoção,
Ter a sorte de ser espectador
Sem sentir a sua realidade
Mais do que uma imagem,
Como tantas outras, indiferentemente
Reais, simuladas, manipuladas.
Pardonne-moi pour les catastrophes que je n'ai pas vécues.
L'Histoire ne m'a pas détruit,
Je ne l'ai pas entendu gronder, vrombir, tousser,
Elle n'a pas posé sa main fatidique sur mon épaule,
N'a exigé de moi aucun héroïsme.
Je ne l'ai pas prévue, ni ne l'ai façonnée,
Je n'ai rien qui l'abatte
Ni rien qui la nourrisse
Si ce n'est un enchaînement de petites histoires -
Désespérées qui semblaient trop grandes,
Mais que le temps finissait par engloutir,
Des désespoirs qui semblaient ouvrir des gouffres
Et se souder ensuite en un sol d'un seul bloc,
Que je traversais sans même avoir besoin de
l'ombre d'un saut,
Et certains maux paisibles, bien qu'ils soient incurables.
Je vivais à des échelles presque miniatures, en tons mineurs.
En suivant par inadvertance la maxime
Qui met en garde contre les excès.
J'ai réchappé de l'imbécillité plusieurs fois.
Mais je fus un imbécile, en bien d'autres circonstances.
Je ne porte pas de stigmates, ni d'auras.
J'ai été humain et non pas un fantôme.
Les médecins, les comptables, les commis de bureau
Qui m'ont drainé et qui m'ont récuré pourrait aussi bien
être les bourreaux de quelque machine de mort -
Il se trouve qu'ils ne l'étaient pas.
Je m'adapterai, au mieux ou au pire
Par quelque généralisation.
Qu'on me serve la placidité courante
D'un anonymat lapidaire,
Une préparation aux cendres.
J'ai, télé-vécu de grands massacres,
Raz-de-marée, fission nucléaire de passions
qui sans aucun doute ont changé la face du monde
Et le plus terrible fut, malgré tant d'émotions,
d'avoir la chance d'être un spectateur
Sans ressentir la réalité
Autrement qu'avec des images,
Comme tant d'autres, indifféremment
Réelles, simulées, manipulées.
L'Histoire ne m'a pas détruit,
Je ne l'ai pas entendu gronder, vrombir, tousser,
Elle n'a pas posé sa main fatidique sur mon épaule,
N'a exigé de moi aucun héroïsme.
Je ne l'ai pas prévue, ni ne l'ai façonnée,
Je n'ai rien qui l'abatte
Ni rien qui la nourrisse
Si ce n'est un enchaînement de petites histoires -
Désespérées qui semblaient trop grandes,
Mais que le temps finissait par engloutir,
Des désespoirs qui semblaient ouvrir des gouffres
Et se souder ensuite en un sol d'un seul bloc,
Que je traversais sans même avoir besoin de
l'ombre d'un saut,
Et certains maux paisibles, bien qu'ils soient incurables.
Je vivais à des échelles presque miniatures, en tons mineurs.
En suivant par inadvertance la maxime
Qui met en garde contre les excès.
J'ai réchappé de l'imbécillité plusieurs fois.
Mais je fus un imbécile, en bien d'autres circonstances.
Je ne porte pas de stigmates, ni d'auras.
J'ai été humain et non pas un fantôme.
Les médecins, les comptables, les commis de bureau
Qui m'ont drainé et qui m'ont récuré pourrait aussi bien
être les bourreaux de quelque machine de mort -
Il se trouve qu'ils ne l'étaient pas.
Je m'adapterai, au mieux ou au pire
Par quelque généralisation.
Qu'on me serve la placidité courante
D'un anonymat lapidaire,
Une préparation aux cendres.
J'ai, télé-vécu de grands massacres,
Raz-de-marée, fission nucléaire de passions
qui sans aucun doute ont changé la face du monde
Et le plus terrible fut, malgré tant d'émotions,
d'avoir la chance d'être un spectateur
Sans ressentir la réalité
Autrement qu'avec des images,
Comme tant d'autres, indifféremment
Réelles, simulées, manipulées.
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Antoni Muntadas Personnel/Public (1981) |
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