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O desconforto
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L'inconfort
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O dia está cheio de palavras.
Elas escorrem como a água das sarjetas ou a saliva da boca dos demagogos.
Espalham-se no chão como as folhas de um outono excessivo.
Transbordam das lixeiras junto com as latas de Coca-Cola e restos de comida.
São piolhos que avançam na selva da tarde.
Ninguém pode viver sem as palavras.
Isto explica o desconforto dos passageiros do metrô.
Condenados a um silêncio temporário
eles se entreolham suspeitosamente na plataforma da estação
e estremecem quando as portas do trem se fecham.
Embalados pêlos solavancos de uma viagem sem paisagem
ouvem os vagões rangerem nos trilhos taciturnos
na escuridão que sustenta o clamor da cidade.
É o que sobra do rumor do mundo. Mas eles querem o instante
em que, devolvidos ao dia loquaz, voltarão a falar.
Elas escorrem como a água das sarjetas ou a saliva da boca dos demagogos.
Espalham-se no chão como as folhas de um outono excessivo.
Transbordam das lixeiras junto com as latas de Coca-Cola e restos de comida.
São piolhos que avançam na selva da tarde.
Ninguém pode viver sem as palavras.
Isto explica o desconforto dos passageiros do metrô.
Condenados a um silêncio temporário
eles se entreolham suspeitosamente na plataforma da estação
e estremecem quando as portas do trem se fecham.
Embalados pêlos solavancos de uma viagem sem paisagem
ouvem os vagões rangerem nos trilhos taciturnos
na escuridão que sustenta o clamor da cidade.
É o que sobra do rumor do mundo. Mas eles querem o instante
em que, devolvidos ao dia loquaz, voltarão a falar.
Le jour est rempli de paroles.
Elles courent comme l'eau des gouttières ou la salive de la bouche des démagogues.
Elles se répandent sur le sol comme les feuilles d'un automne excessif.
Elles débordent des poubelles avec les canettes de Coca et les restes de nourriture.
Poux s'avançant dans la jungle du soir.
Personne ne peut vivre sans paroles.
Ce qui explique l'inconfort des passagers du métro.
Condamnés à un silence temporaire
ils se regardent avec méfiance sur la plate-forme de la station
et frémissent lorsque les portes du train se referment.
Cahin-caha, ballottés dans un trajet sans paysage, ils écoutent
grincer les wagons sur les rails taciturnes
dans l'obscurité qui amplifie les bruits de la ville.
C'est tout ce qui reste de la rumeur du monde. Mais ils n'aspirent qu'à cet instant
où, retournés au jour bavard, ils pourront parler de nouveau.
Elles courent comme l'eau des gouttières ou la salive de la bouche des démagogues.
Elles se répandent sur le sol comme les feuilles d'un automne excessif.
Elles débordent des poubelles avec les canettes de Coca et les restes de nourriture.
Poux s'avançant dans la jungle du soir.
Personne ne peut vivre sans paroles.
Ce qui explique l'inconfort des passagers du métro.
Condamnés à un silence temporaire
ils se regardent avec méfiance sur la plate-forme de la station
et frémissent lorsque les portes du train se referment.
Cahin-caha, ballottés dans un trajet sans paysage, ils écoutent
grincer les wagons sur les rails taciturnes
dans l'obscurité qui amplifie les bruits de la ville.
C'est tout ce qui reste de la rumeur du monde. Mais ils n'aspirent qu'à cet instant
où, retournés au jour bavard, ils pourront parler de nouveau.
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Edward Hopper Wagon (1965) |
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