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Agora, também para mim...
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Dès lors, aussi bien pour moi...
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Agora, também para mim, na manhã póstuma,
Este silêncio é memória de uma voz,
Esta terra, um corpo.
O teu sangue, e o teu sangue
Nas entranhas desta terra,
Que será dele?
E no amor de que mundo confiarei agora?
No deste ou no dessoutro
Por que me abandonaste?
Não te esqueças de mim,
Não esqueças os meus olhos,
Que são, como sempre foram,
Um cálice aflito de palavras,
Palavras deste mundo cientes
De que os mortos não voltariam,
Mesmo que o pudessem.
O amor continua, cego,
A procurar-te dentro da morte.
Nenhum amor é precário.
Valeu a pena que tenhas morrido
Só para que eu o soubesse?
Este silêncio é memória de uma voz,
Esta terra, um corpo.
O teu sangue, e o teu sangue
Nas entranhas desta terra,
Que será dele?
E no amor de que mundo confiarei agora?
No deste ou no dessoutro
Por que me abandonaste?
Não te esqueças de mim,
Não esqueças os meus olhos,
Que são, como sempre foram,
Um cálice aflito de palavras,
Palavras deste mundo cientes
De que os mortos não voltariam,
Mesmo que o pudessem.
O amor continua, cego,
A procurar-te dentro da morte.
Nenhum amor é precário.
Valeu a pena que tenhas morrido
Só para que eu o soubesse?
Dès lors, aussi bien pour moi, un matin posthume,
Ce silence est la mémoire d’une voix,
Cette terre, d'un corps.
Ton sang, et ton sang
Dans les entrailles de cette terre,
Que va-t-il devenir ?
À quel amour de ce monde me confier dès lors ?
En ce temps ou en cet autre
Pourquoi m'as-tu abandonné ?
Ne m’oublie pas, n’oublie pas
N’oublie pas mes yeux,
Qui sont, comme ils l’ont toujours été,
Une coupe affligée de mots,
Mots de ce monde qui savent
Que les morts ne reviennent jamais,
Et même s’ils le pouvaient.
L’amour continue, aveugle,
Je te cherche dans la mort.
Il n'est pas d'amour précaire.
Valait-il la peine que tu meures20
Pour qu'enfin je l'apprenne ?
Ce silence est la mémoire d’une voix,
Cette terre, d'un corps.
Ton sang, et ton sang
Dans les entrailles de cette terre,
Que va-t-il devenir ?
À quel amour de ce monde me confier dès lors ?
En ce temps ou en cet autre
Pourquoi m'as-tu abandonné ?
Ne m’oublie pas, n’oublie pas
N’oublie pas mes yeux,
Qui sont, comme ils l’ont toujours été,
Une coupe affligée de mots,
Mots de ce monde qui savent
Que les morts ne reviennent jamais,
Et même s’ils le pouvaient.
L’amour continue, aveugle,
Je te cherche dans la mort.
Il n'est pas d'amour précaire.
Valait-il la peine que tu meures20
Pour qu'enfin je l'apprenne ?
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Pierre Bonnard Salle à manger à la campagne (1913) |
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