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Morangos
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Fraises
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No começo do amor, quando as cidades
nos eram desconhecidas, de que nos serviria a certeza da morte se podíamos correr de ponta a ponta a veia eléctrica da noite e acabar na praia a comer morangos ao amanhecer? Diziam-nos que tínhamos a vida inteira pela frente. Mas, amigos, como pudemos pensar que seria assim para sempre? Ou que a música e o desejo nos conduziriam de estação em estação até ao pleno futuro que julgávamos merecer? Afinal, o futuro era isto. Não estamos mais sábios, não temos melhores razões. Na viagem necessária para o escuro, o amor é um passageiro ocasional e difícil. E a partir de certa altura todas as cidades se parecem. |
Au commencement de l'amour, lorsque les villes
nous étaient inconnues, à quoi servait la certitude de la mort si nous pouvions parcourir de bout en bout la veine électrique de la nuit et nous retrouver sur la plage pour manger des fraises à l'aube ? On nous disait que nous avions toute la vie devant nous. Mais comment, chers amis aurions-nous pu penser qu'il en serait ainsi pour toujours ? Ou que la musique et le désir nous conduiraient de saison en saison vers la plénitude du futur que nous pensions mériter ? Après tout, le futur est ainsi. Nous ne sommes pas plus sages, nous n'avons pas de meilleures raisons. Lors du nécessaire voyage vers l'obscurité, l'amour est un passager occasionnel et difficile. Et à partir d'un certain point, toutes les villes se ressemblent. |
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Marc Chagall Fraises (1916) |
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