________________
|
Cidade dos desaparecidos
|
La Cité des disparus
|
Muitas vezes não amei Lisboa,
não soube amá-la ao anoitecer dos dias úteis, quando era gasta, parada e suja, e nos autocarros quase vazios viajava de luz acesa a entranhada tristeza do mundo que foi a minha primeira e mais precoce intuição. Grande cidade dos desaparecidos, eu não tive tantas vezes a saúde de gostar dos teus pequenos jardins abandonados. Quando nos cafés já iam desligando as máquinas e do outro lado da linha ninguém voltava jamais a responder como eu queria, quantas vezes não pude achar o sítio e o sossego para esquecer e dormir? Mesmo assim, eu não te fiz justiça, Lisboa, quando me deixei de ti: eu não era exemplo, eu sempre estranhei um pouco a cama da vida. |
Bien souvent, je n'ai pas aimé Lisbonne,
je ne savais pas comment l'aimer le soir après le travail, lorsqu'elle m'est apparue figée, décrépite et sale, et que dans les bus presque vides, avec la lumière allumée, voyageait la tristesse enracinée du monde qui était ma première et ma plus précoce intuition. Grande ville des disparus, bien des fois je n'ai pas eu la santé pour aimer tes petits jardins abandonnés. Lorsque dans les cafés les machines étaient déjà éteintes et qu'à l'autre bout de la ligne jamais personne ne répondait comme je le voulais, combien de fois n'ai-je pas pu trouver l'endroit et la tranquillité pour oublier et dormir ? Même ainsi, je ne t'ai pas rendu justice, Lisbonne, en te quittant : je n'étais pas un exemple, j'ai toujours trouvé le lit de la vie un peu étrange. |
________________
|
Maria Helena Vieira da Silva Lisboa (1940/1952) |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire