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Balada dos mortos
dos campos de concentração |
Ballade des morts
des camps de concentration |
Cadáveres de Nordhausen Erla, Belsen e Buchenwald!
Ocos, flácidos cadáveres
Como espantalhos, largados
Na sementeira espectral
Dos ermos campos estéreis
De Buchenwald e Dachau.
Cadáveres necrosados
Amontoados no chão
Esquálidos enlaçados
Em beijos estupefatos
Como ascetas siderados
Em presença da visão.
Cadáveres putrefatos
Os magros braços em cruz
Em vossas faces hediondas
Há sorrisos de giocondas
E em vossos corpos, a luz
Que da treva cria a aurora.
Cadáveres fluorescentes
Desenraizados do pó
Que emoção não dá-me o ver-vos
Em vosso êxtase sem nervos
Em vossa prece tão-só
Grandes, góticos cadáveres!
Ah, doces mortos atônitos
Quebrados a torniquete
Vossas louras manicuras
Arrancaram-vos as unhas
No requinte de tortura
Da última toalete...
A vós vos tiraram a casa
A vós vos tiraram o nome
Fostes marcados a brasa
Depois vos mataram de fome!
Vossas peles afrouxadas
Sobre os esqueletos dão-me
A impressão que éreis tambores —
Os instrumentos do Monstro —
Desfibrados a pancada:
Ó mortos de percussão!
Cadáveres de Nordhausen Erla, Belsen e Buchenwald!
Vós sois o húmus da terra
De onde a árvore do castigo
Dará madeira ao patíbulo
E de onde os frutos da paz
Tombarão no chão da guerra!
Ocos, flácidos cadáveres
Como espantalhos, largados
Na sementeira espectral
Dos ermos campos estéreis
De Buchenwald e Dachau.
Cadáveres necrosados
Amontoados no chão
Esquálidos enlaçados
Em beijos estupefatos
Como ascetas siderados
Em presença da visão.
Cadáveres putrefatos
Os magros braços em cruz
Em vossas faces hediondas
Há sorrisos de giocondas
E em vossos corpos, a luz
Que da treva cria a aurora.
Cadáveres fluorescentes
Desenraizados do pó
Que emoção não dá-me o ver-vos
Em vosso êxtase sem nervos
Em vossa prece tão-só
Grandes, góticos cadáveres!
Ah, doces mortos atônitos
Quebrados a torniquete
Vossas louras manicuras
Arrancaram-vos as unhas
No requinte de tortura
Da última toalete...
A vós vos tiraram a casa
A vós vos tiraram o nome
Fostes marcados a brasa
Depois vos mataram de fome!
Vossas peles afrouxadas
Sobre os esqueletos dão-me
A impressão que éreis tambores —
Os instrumentos do Monstro —
Desfibrados a pancada:
Ó mortos de percussão!
Cadáveres de Nordhausen Erla, Belsen e Buchenwald!
Vós sois o húmus da terra
De onde a árvore do castigo
Dará madeira ao patíbulo
E de onde os frutos da paz
Tombarão no chão da guerra!
Cadavres de Nordhausen Erla, Belsen et Buchenwald!
Cadavres creux et flasques
Épouvantails, déchargés
Pour l'ensemencement spectral
Stériles et désertiques des camps
De Buchenwald et de Dachau.
Cadavres nécrotiques
Amassés sur le sol
Entrelacés sordides
En des baisers stupéfaits
Comme ces ascètes
Dans la sidération de leur vision.
Cadavres putréfiés
Aux bras maigres en croix
Sur vos faces épouvantables
Il y a des sourires de joconde
Et dans vos corps, une lumière
Qui des ténèbres crée l'aurore.
Cadavres fluorescents
De la poussière déracinés, une trop
Forte émotion ne me permet pas de vous voir
Dans votre extase sans nerfs
Dans votre prière si désolée
Grands cadavres gothiques !
Ah, douces morts atones
broyées par le tourniquet
Vos blondes manucures
vous ont arraché les ongles
Dans un raffinement de torture
Lors de l'ultime toilette ...
Ils vous ont pris votre maison
Ils vous ont pris votre nom
Ils vous ont marqués au fer
Puis vous ont fait crevé de faim !
Ces peaux distendues
Sur vos squelettes me font
L'impression de ces tambours –
Les instruments du Monstre –
Défibrés par les coups :
Ô morts de percussion !
Cadavres de Nordhausen Erla, Belsen et Buchenwald!
Vous êtes l'humus de la terre
D'où l'arbre du châtiment sortira
Donnant bois pour l'échafaud
Quand les fruits de la paix
Tomberont sur le sol de la guerre !
Cadavres creux et flasques
Épouvantails, déchargés
Pour l'ensemencement spectral
Stériles et désertiques des camps
De Buchenwald et de Dachau.
Cadavres nécrotiques
Amassés sur le sol
Entrelacés sordides
En des baisers stupéfaits
Comme ces ascètes
Dans la sidération de leur vision.
Cadavres putréfiés
Aux bras maigres en croix
Sur vos faces épouvantables
Il y a des sourires de joconde
Et dans vos corps, une lumière
Qui des ténèbres crée l'aurore.
Cadavres fluorescents
De la poussière déracinés, une trop
Forte émotion ne me permet pas de vous voir
Dans votre extase sans nerfs
Dans votre prière si désolée
Grands cadavres gothiques !
Ah, douces morts atones
broyées par le tourniquet
Vos blondes manucures
vous ont arraché les ongles
Dans un raffinement de torture
Lors de l'ultime toilette ...
Ils vous ont pris votre maison
Ils vous ont pris votre nom
Ils vous ont marqués au fer
Puis vous ont fait crevé de faim !
Ces peaux distendues
Sur vos squelettes me font
L'impression de ces tambours –
Les instruments du Monstre –
Défibrés par les coups :
Ô morts de percussion !
Cadavres de Nordhausen Erla, Belsen et Buchenwald!
Vous êtes l'humus de la terre
D'où l'arbre du châtiment sortira
Donnant bois pour l'échafaud
Quand les fruits de la paix
Tomberont sur le sol de la guerre !
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Miklos Bokor Multitude (1996) |
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