________________
|
O cheiro do corredor
|
L’odeur du couloir
|
O
corredor do hospital onde se aguarda a notícia é escuro e abafado. As cadeiras de plástico (polidas e pacientes) aceitam familiares com um único objectivo: «positivo ou negativo?» O medo bebe um cigarro (fuma o terceiro café) julgando furtar-se ao cheiro que habita o corredor – um cheiro iniludível que invade a memória acerbando a angústia que antecede o veredicto: «negativo ou positivo?» As mãos tecem litanias algemadas a um terço (a esperança é o nervo quando a crença é o músculo) e o cheiro do corredor fica colado à resposta que chega pelo fim do dia devolvendo ordem ao mundo: «Negativo.» «Negativo?» «É negativo.» |
Le
couloir de l'hôpital où l'on attend le pronostic est obscur et étouffant. Les chaises en plastique (lisses et patientes) accueillent les familles avec un unique objectif : « positif ou négatif ? ». La peur boit son mégot (fume son troisième café) pensant se soustraire ainsi à l'odeur qui hante le couloir – une odeur incontournable qui envahit la mémoire exacerbant l'angoisse qui précède le verdict : « négatif ou positif ? ». Les mains tissent des litanies qui s'attachent à un tiers (l'espoir est le nerf si la croyance est le muscle) et l' odeur du couloir reste collée à la réponse qui arrive le soir même restituant l'ordre du monde : « Négatif » « Négatif ? » « C'est négatif » |
________________
|
Jean Geoffroy Jour de visite (1893) |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire