________________
|
Os nomes
|
Les noms
|
Duas vezes se morre:
Primeiro na carne, depois no nome.
A carne desaparece, o nome persiste mas
Esvaziando-se de seu casto conteúdo
- Tantos gestos, palavras, silêncios -
Até que um dia sentimos,
Com uma pancada de espanto (ou de remorso?),
Que o nome querido já nos soa como os outros.
Santinha nunca foi para mim o diminutivo de Santa.
Nem Santa nunca foi para mim a mulher sem pecado.
Santinha eram dois olhos míopes, quatro incisivos claros
à flor da boca.
Era a intuição rápida, o medo de tudo, um certo modo
de dizer "Meu Deus, valei-me".
Adelaide não foi para mim Adelaide somente,
Mas Cabeleira de Berenice, Inominata, Cassiopéia.
Adelaide hoje apenas substantivo próprio feminino.
Os epitáfios também se apagam, bem sei.
Mais lentamente, porém, do que as reminiscências
Na carne, menos inviolável do que a pedra dos túmulos.
Primeiro na carne, depois no nome.
A carne desaparece, o nome persiste mas
Esvaziando-se de seu casto conteúdo
- Tantos gestos, palavras, silêncios -
Até que um dia sentimos,
Com uma pancada de espanto (ou de remorso?),
Que o nome querido já nos soa como os outros.
Santinha nunca foi para mim o diminutivo de Santa.
Nem Santa nunca foi para mim a mulher sem pecado.
Santinha eram dois olhos míopes, quatro incisivos claros
à flor da boca.
Era a intuição rápida, o medo de tudo, um certo modo
de dizer "Meu Deus, valei-me".
Adelaide não foi para mim Adelaide somente,
Mas Cabeleira de Berenice, Inominata, Cassiopéia.
Adelaide hoje apenas substantivo próprio feminino.
Os epitáfios também se apagam, bem sei.
Mais lentamente, porém, do que as reminiscências
Na carne, menos inviolável do que a pedra dos túmulos.
On meurt deux fois :
D'abord dans sa chair, ensuite par le nom.
La chair disparaît, le nom persiste mais
En se vidant de son chaste contenu
- Tant de gestes, de paroles, de silences -
Jusqu'au jour où nous sentons
Sous le coup de l'étonnement (ou du remords ?),
Que ce nom si cher sonne dès lors comme les autres.
Santinia n'a jamais été pour moi le diminutif de Santa.
Ni pour moi jamais Santa ne fut la femme sans péché.
Santinia c'était deux yeux myopes, quatre incisives
éclatantes à fleur de bouche.
C'était une intuition vive, la peur de tout, une certaine façon
de dire "Mon Dieu, protégez-moi ".
Adélaïde ce n'était pas seulement pour moi Adélaïde,
Mais les Cheveux de Bérénice, Innominata, Cassiopée.
Adélaïde aujourd'hui ce n'est qu'un nom propre féminin.
Les épitaphes s'estompent également, je le sais bien.
Plus lentement, cependant, que les réminiscences
Dans une chair, moins inviolable que la pierre des tombeaux.
D'abord dans sa chair, ensuite par le nom.
La chair disparaît, le nom persiste mais
En se vidant de son chaste contenu
- Tant de gestes, de paroles, de silences -
Jusqu'au jour où nous sentons
Sous le coup de l'étonnement (ou du remords ?),
Que ce nom si cher sonne dès lors comme les autres.
Santinia n'a jamais été pour moi le diminutif de Santa.
Ni pour moi jamais Santa ne fut la femme sans péché.
Santinia c'était deux yeux myopes, quatre incisives
éclatantes à fleur de bouche.
C'était une intuition vive, la peur de tout, une certaine façon
de dire "Mon Dieu, protégez-moi ".
Adélaïde ce n'était pas seulement pour moi Adélaïde,
Mais les Cheveux de Bérénice, Innominata, Cassiopée.
Adélaïde aujourd'hui ce n'est qu'un nom propre féminin.
Les épitaphes s'estompent également, je le sais bien.
Plus lentement, cependant, que les réminiscences
Dans une chair, moins inviolable que la pierre des tombeaux.
________________
|
Bernardo Strozzi Bérénice (1640) |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire