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A Obsessão do Sangue
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L’obsession du sang
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Acordou, vendo sangue… – Horrível! O osso
Frontal em fogo… Ia talvez morrer,
Disse. Olhou-se no espelho. Era tão moço,
Ah! certamente não podia ser!
Levantou-se. E eis que viu, antes do almoço,
Na mão dos açougueiros, a escorrer
Fita rubra de sangue muito grosso,
A carne que ele havia de comer!
No inferno da visão alucinada,
Viu montanhas de sangue enchendo a estrada,
Viu vísceras vermelhas pelo chão …
E amou, com um berro bárbaro de gozo,
O monocromatismo monstruoso
Daquela universal vermelhidão!
Frontal em fogo… Ia talvez morrer,
Disse. Olhou-se no espelho. Era tão moço,
Ah! certamente não podia ser!
Levantou-se. E eis que viu, antes do almoço,
Na mão dos açougueiros, a escorrer
Fita rubra de sangue muito grosso,
A carne que ele havia de comer!
No inferno da visão alucinada,
Viu montanhas de sangue enchendo a estrada,
Viu vísceras vermelhas pelo chão …
E amou, com um berro bárbaro de gozo,
O monocromatismo monstruoso
Daquela universal vermelhidão!
Il s'était réveillé, voyant du sang... – Horrible ! L'os
Frontal en feu... je vais mourir, peut-être,
Disait-il, et il se regarda dans son miroir, lui, si jeune,
Ah ! Décidément, ça ne pouvait être possible !
Il se leva. Et voilà qu'il vit, avant son déjeuner,
Dans la main des bouchers, dégoulinant
D'un filet très épais de sang rouge,
La viande qu'il lui faudrait manger !
Dans l'enfer de sa vision hallucinée,
Il vit des montagnes de sang recouvrir la route,
Il vit de rouges viscères sur le sol...
Et il adorait, avec un beuglement de joie barbare,
Le mono-chromatisme monstrueux
De ce vermillon universel !
Frontal en feu... je vais mourir, peut-être,
Disait-il, et il se regarda dans son miroir, lui, si jeune,
Ah ! Décidément, ça ne pouvait être possible !
Il se leva. Et voilà qu'il vit, avant son déjeuner,
Dans la main des bouchers, dégoulinant
D'un filet très épais de sang rouge,
La viande qu'il lui faudrait manger !
Dans l'enfer de sa vision hallucinée,
Il vit des montagnes de sang recouvrir la route,
Il vit de rouges viscères sur le sol...
Et il adorait, avec un beuglement de joie barbare,
Le mono-chromatisme monstrueux
De ce vermillon universel !
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Hermann Nitsch Sans titre (1987) |
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