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Retrato em luar
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Portrait au clair de lune
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Meus olhos ficam neste parque,
minhas mãos no musgo dos muros,
para o que um dia vier buscar-me,
entre pensamentos futuros.
Não quero pronunciar teu nome,
que a voz é o apelido do vento,
e os graus da esfera me consomem
toda, no mais simples momento.
São mais duráveis a hera, as malvas
que a minha face deste instante.
Mas posso deixá-la em palavras,
gravada num tempo constante.
Nunca tive os olhos tão claros
e o sorriso em tanta loucura.
Sinto-me toda igual às árvores:
solitária, perfeita e pura.
Aqui estão meus olhos nas flores,
meus braços ao longo dos ramos:
e, no vago rumor das fontes,
uma voz de amor que sonhamos.
minhas mãos no musgo dos muros,
para o que um dia vier buscar-me,
entre pensamentos futuros.
Não quero pronunciar teu nome,
que a voz é o apelido do vento,
e os graus da esfera me consomem
toda, no mais simples momento.
São mais duráveis a hera, as malvas
que a minha face deste instante.
Mas posso deixá-la em palavras,
gravada num tempo constante.
Nunca tive os olhos tão claros
e o sorriso em tanta loucura.
Sinto-me toda igual às árvores:
solitária, perfeita e pura.
Aqui estão meus olhos nas flores,
meus braços ao longo dos ramos:
e, no vago rumor das fontes,
uma voz de amor que sonhamos.
Mes yeux sont dans ce parc,
mes mains dans la mousse des murs,
pour celui qui, un jour, viendra me chercher,
au milieu de mes pensées futures.
Je ne veux pas prononcer ton nom,
car la voix est le surnom du vent,
et les degrés de la sphère me dévorent
toute entière, au moment le plus simple.
Lierre et mauves sont moins éphémères
que mon visage en cet instant. Mais
je peux laisser de lui une trace gravée,
en des paroles d'une durée constante.
Je n'ai jamais eu les yeux aussi clairs
ni dans mon sourire, une telle folie.
Je me sens pareille aux arbres :
solitaire, et parfaite et pure.
Voici que mes yeux, sur les fleurs
se posent, mes bras, le long des branches :
et, dans la vague rumeur des sources,
j'entends la voix d'amour dont nous rêvons.
mes mains dans la mousse des murs,
pour celui qui, un jour, viendra me chercher,
au milieu de mes pensées futures.
Je ne veux pas prononcer ton nom,
car la voix est le surnom du vent,
et les degrés de la sphère me dévorent
toute entière, au moment le plus simple.
Lierre et mauves sont moins éphémères
que mon visage en cet instant. Mais
je peux laisser de lui une trace gravée,
en des paroles d'une durée constante.
Je n'ai jamais eu les yeux aussi clairs
ni dans mon sourire, une telle folie.
Je me sens pareille aux arbres :
solitaire, et parfaite et pure.
Voici que mes yeux, sur les fleurs
se posent, mes bras, le long des branches :
et, dans la vague rumeur des sources,
j'entends la voix d'amour dont nous rêvons.
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Arnold Böcklin Et in Arcadia Ego (1886) |
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