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Recueil : Autre traduction : |
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Elegia das Águas Negras para Che Guevara
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Élégie des Eaux Noires pour Che Guevara
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Atado ao silêncio, o coração ainda
pesado de amor, jazes de perfil,
escutando, por assim dizer, as águas
negras da nossa aflição.
Pálidas vozes procuram-te na bruma;
de prado em prado procuram
um potro mais libre, a palmeira mais alta
sobre o lago, um barco talvez
ou o mel entornado da nossa alegria.
Olhos apertados pelo medo
aguardam na noite o sol do meio-dia,
a face viva do sol onde cresces,
onde te confundes com os ramos
de sangue do verão ou o rumor
dos pés brancos da chuva nas areias.
A palavra, como tu dizias, chega
húmida dos bosques: temos que semeá-la;
chega húmida da terra: temos que defendê-la;
chega com as andorinhas
que a beberam sílaba a sílaba na tua boca.
Cada palavra tua é um homem de pé,
cada palavra tua faz do orvalho uma faca,
faz do ódio um vinho inocente
para bebermos, contigo
no coração, em redor do fogo.
pesado de amor, jazes de perfil,
escutando, por assim dizer, as águas
negras da nossa aflição.
Pálidas vozes procuram-te na bruma;
de prado em prado procuram
um potro mais libre, a palmeira mais alta
sobre o lago, um barco talvez
ou o mel entornado da nossa alegria.
Olhos apertados pelo medo
aguardam na noite o sol do meio-dia,
a face viva do sol onde cresces,
onde te confundes com os ramos
de sangue do verão ou o rumor
dos pés brancos da chuva nas areias.
A palavra, como tu dizias, chega
húmida dos bosques: temos que semeá-la;
chega húmida da terra: temos que defendê-la;
chega com as andorinhas
que a beberam sílaba a sílaba na tua boca.
Cada palavra tua é um homem de pé,
cada palavra tua faz do orvalho uma faca,
faz do ódio um vinho inocente
para bebermos, contigo
no coração, em redor do fogo.
Noué au silence, le cœur encore
sous le poids de l'amour, gisant
de profil, écoutant, pour ainsi dire,
les eaux noires de notre affliction.
De pâles voix te cherchent dans la brume;
de prairie en prairie recherchent
un plus libre poulain, le plus grand des palmiers
au-dessus du lac, une barque peut-être
ou le miel saupoudré de notre joie.
Tes yeux resserrés par la peur
attendent dans la nuit le soleil de midi,
la face vivante du soleil où tu grandis,
où tu te confonds avec les branches
de sang de l'été ou la rumeur
des pieds blancs de la pluie sur les sables.
La parole, comme tu disais, arrive
humide des forêts : il nous faut la semer ;
elle arrive humide de la terre : il nous faut la défendre ;
elle arrive avec les hirondelles
qui l'ont bu syllabe après syllabe dans ta bouche.
Chacune de tes paroles est un homme debout,
chacune de tes paroles fait de la rosée un couteau,
fait de la haine un vin innocent
que nous boirons ensemble, avec toi
dans le cœur, autour du feu.
sous le poids de l'amour, gisant
de profil, écoutant, pour ainsi dire,
les eaux noires de notre affliction.
De pâles voix te cherchent dans la brume;
de prairie en prairie recherchent
un plus libre poulain, le plus grand des palmiers
au-dessus du lac, une barque peut-être
ou le miel saupoudré de notre joie.
Tes yeux resserrés par la peur
attendent dans la nuit le soleil de midi,
la face vivante du soleil où tu grandis,
où tu te confonds avec les branches
de sang de l'été ou la rumeur
des pieds blancs de la pluie sur les sables.
La parole, comme tu disais, arrive
humide des forêts : il nous faut la semer ;
elle arrive humide de la terre : il nous faut la défendre ;
elle arrive avec les hirondelles
qui l'ont bu syllabe après syllabe dans ta bouche.
Chacune de tes paroles est un homme debout,
chacune de tes paroles fait de la rosée un couteau,
fait de la haine un vin innocent
que nous boirons ensemble, avec toi
dans le cœur, autour du feu.
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Andy Warhol Che Guevara (1968) |
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